Lorsqu’il vous accorde un statut temporaire (visiteur, étudiant, travailleur temporaire), le Canada veut s’assurer que vous respecterez les conditions de votre statut et que vous quitterez le pays à la fin de la période de validité de votre visa. Ainsi, à votre entrée au Canada, l’agent(e) de l’Agence des services frontaliers du Canada pourrait vous demander quels sont vos attaches relationnelles et matérielles à votre pays d’origine : votre famille y vit-elle encore ? Avez-vous des possessions telles que des propriétés dans votre pays ? L’agent(e) voudra également s’assurer que vous disposez des ressources financières nécessaires pour retourner dans votre pays à la fin de votre séjour au Canada.

Et si vous aviez aussi l’intention de demander la résidence permanente pendant votre séjour au Canada ?

Et si votre intention, d’abord de demeurer de façon temporaire, changeait au cours de votre séjour ?

Ce phénomène n’est pas rare et correspond à ce qu’on appelle « la double intention » dans le jargon de l’immigration.

La double intention n’est pas un problème, dans la mesure où le ressortissant au statut temporaire compte réellement respecter les conditions liées à son statut. Son statut temporaire n’est pas utilisé aux fins cachées d’entrer au Canada et de ne plus en sortir.

Afin de bien cerner la nuance entre ce qui est permis par la Loi et ce qui ne l’est pas, voici deux exemples concrets :

Scénario 1

M. Weber entre au Canada avec un statut de travailleur temporaire valide pour une période de 12 mois. Bien que sa famille lui manque, il se plaît beaucoup au Canada et aime son travail. Il demande le renouvèlement de son permis de travail, lequel lui est accordé. Pendant sa deuxième année de séjour temporaire, il rencontre une canadienne et ils tombent amoureux. Les mois passent et les intentions de M. Weber évoluent : il aimerait rester au Canada de façon permanente.

Avec sa consultante en immigration, deux scénarios de dessinent pour lui : soit il fait une demande de résidence permanente à titre de travailleur qualifié, soit sa conjointe peut le parrainer.

Dans les deux cas, il devra respecter les conditions de son permis de travail et voir à le renouveler s’il souhaite poursuivre son séjour temporaire au Canada durant le traitement de sa demande de résidence permanente.

Ce scénario est tout à fait plausible et ne pose pas problème. M. Weber a une sincère double intention.

Scénario 2

Mme Asana a demandé un visa de visiteur, lequel lui a été accordé pour une période de six mois. Bien qu’elle ait déclaré avoir l’intention de quitter le Canada à l’expiration de son visa et fait la démonstration qu’il en serait ainsi, son intention réelle est de trouver un autre moyen pour demeurer au Canada. Elle renouvèle donc son visa de visiteur plusieurs fois, et tente au fil des mois de trouver un employeur qui serait intéressé à l’embaucher afin qu’elle se qualifie pour un programme de résidence permanente destiné aux travailleurs qualifiés.

L’intention de Mme Asana n’était pas double, mais simple. Ainsi, s’il advenait que les conditions de son statut temporaire ne soient pas respectées, l’entrée au Canada
pourrait être interdite à Mme Asana pour une période de cinq ans, pour motifs de fausses déclarations.

Conclusion

Si vous avez une double intention lors de votre demande de séjour temporaire, vous devriez le mentionner à l’agent(e) des services frontaliers et démontrer de bonne foi que vous respecterez les conditions de votre statut temporaire.